Debut 1980 en pleine France giscardienne (plus pour longtemps) arrive dans les bacs des disquaires le second album de Trust 'Repression'.
Le premier album éponyme paru l'année précédente avait déjà marqué les esprits avec des textes vindicatifs emplis de colère et de rage ('Bosser huit heures', 'Police milice' et bien entendu le premier hymne français de hard rock 'L'élite'). Une belle carte de visite en somme.
Faut dire que vu le contexte prolo / populo dans lequel Bernie Bonvoisin a grandi il ne pouvait pas chanter
l'amour à la plage.Hésitant entre punk et rock sa rencontre avec Nono fera balancer vers une direction plus hard rock pour notre plus grand plaisir.
A la suite de ce premier jet on voit apparaître sur les sacs US des collègiens le logo du groupe entre ceux d'AC/DC qui avait grandement contribué a l'éclosion du hard rock en France à cette époque.
Ah la joie de sortir le marqueur noir et de s'appliquer pour bien marquer et ne pas raturer le logo de nos groupes préférés auxquels on rajoutait quelques badges....Fermons l'intermède nostalgie.
Le groupe s'envole pour Londres et retrouve ses marques au Scorpio Sound
afin d’y enregistrer son second album. De nouveau, et sans que rien
n’ait été planifié, Trust y retrouve Bon Scott et AC/DC, venus donner
naissance au successeur du multiplatine Highway to hell.
Les deux chanteurs s’attèlent même à la traduction en anglais des
textes du futur album de Trust mais leurs efforts sont stoppés nets
lorsque, le 19 février, le corps inerte de Bon Scott est retrouvé à
l’arrière d’une voiture. Le choc est rude, mais
l’enregistrement de Répression continue malgré la colère que peuvent
éprouver les Français.
Mi-80 arrive le petit frère un an après et là ça commence très très fort avec le titre emblématique de toute une génération et qui passera les années sans prendre une ride : 'Antisocial' et son refrain que tout le monde connait et reprend à tue-tête à chaque occasion.Repris par tous et par les plus grands , Anthrax en a fait un de ses incontournables en concert et avait même invité Bernie et Nono lors de leur concert au Zenith en juin 1989. Metallica lors de leur concert parisien de 2017 (avec juste Kirk Hammett et Robert Trujillo et les chœurs de 18000 personnes)
Le titre qui leur collera à la peau toute leur vie.
On enchaine avec un bon gros manifeste contre l'ayatollah Khomeini que notre cher gouvernement avait eu le plaisir d'accueillir.Un bon morceau plutôt rock que hard mais pas déplaisant avec ses petites touches de saxo dans le fond .
S'ensuit 'Instinct de mort' texte hyper revendicatif contre le système carcéral.Un gros riff tout le long du morceau et des petites touches bluesy sur la gratte avec un Bernie qu'on imagine la bave aux lèvres tellement il vit ses textes.
On ralentit un peu le rythme mais l'épaisseur est toujours constante (rythmique en béton tout au long de l'album) sur 'Au nom de la race' avec un petit solo qui lorgne vers les contrées prog mais très légèrement avant que Bernie ne reprenne le dessus et entraine tout le groupe dans sa colère.
'Fatalité' morceau typiquement hard rock 80's ou l'on sent l'influence d'AC/DC au niveau de la rythmique.
Deuxième face et on recommence sans avoir eu le temps de souffler avec un 'Fatalité' mi hard mi pub rock avec ses petites touches de piano et son solo de saxo (pas l'instrument le plus hard rock qui soit mais qui s’intègre bien dans l'esprit du morceau). Nono a encore le don de nous trouver un petit riff simple et efficace pour rythmer le morceau dont les textes sont toujours d’actualité.
Puisqu'on voulait souffler un peu le morceau suivant 'Saumur' nous entraine dans un tempo beaucoup plus lent limite bluesy lancinant avec ses petits éclairs de guitare en contre fond et toujours cette rythmique carrée qui donne des fondations en béton. Le morceau qui a fait tousser toute la bourgeoisie provinciale française vu la teneur des textes de Bernie...
Second scandale qui a valu bien des critiques au groupe, qui n'en avait cure et revendiquait haut et fort
ses choix. 'Le mitard' un morceau dont les paroles sont à mettre au crédit de l'ancien ennemi public n°1
qui narrait ses conditions de vie en prison.Pas de parti pris pour Mesrine mais un texte fort et prenant
commencé juste au chant et puis la trame musicale se met en place avec une énorme ligne rythmique et un refrain qui monte crescendo jusqu'aux hurlements de Bernie.
'Sors tes griffes' morceau mi rock mi hard qui fait un peu pale figure au vu de ses prédécesseurs.
On finit par 'Les sectes' pamphlet contre toutes ces sectes qui étaient très d'actualité à cette époque.
Un riff parmi les plus rapides (on est pas loin du speed) du groupe et une section rythmique qui alourdit encore plus la tonalité du morceau court mais concis et efficace.
Au bout des 40 minutes de cet album on sent bien qu'il s'est passé quelque chose et on s'aperçoit très vite qu'on a affaire à un album qui va compter et qui va être appelé à devenir un classique.
C'est clair que pour compter il va compter car il va s'en vendre des palettes entières le pays va en être inondé et on ne trouvera pas un collégien (sauf peut être à Saumur...) qui ne connaitra pas Trust.
Side A
1. Antisocial 05:09
2. Monsieur Comédie 03:25
3. Instinct de mort 03:46
4. Au nom de la race 03:24
5. Passé 03:44
Side B
6. Fatalité 02:53
7. Saumur 05:52
8. Le mitard 05:11
9. Sors tes griffes 04:11
10. Les sectes 02:43
40:18
1. Antisocial 05:09
2. Monsieur Comédie 03:25
3. Instinct de mort 03:46
4. Au nom de la race 03:24
5. Passé 03:44
Side B
6. Fatalité 02:53
7. Saumur 05:52
8. Le mitard 05:11
9. Sors tes griffes 04:11
10. Les sectes 02:43
40:18
Line-Up :
Bernie Bonvoisin : chant
Norbert Krief : guitares
Yves Brusco : basse
Jean Emile Hannela : batteries
Bimbo Acok Saxophone (tracks A4 & B1)
Bud Beadle Saxophone (track A4)
John McNichol Horns (track A4)
Peter Thoms Trombone (track A4)
Staff
Dennis Weinreich Producer, Art direction
Bernard Leloup Photography
Herb Schmitz Photography
Porky Mastering
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